Aussi universellement connue qu'ignorée, la lumière est le fondement même de la photographie.

          Faire une photo, c'est recevoir de la lumière émise par un sujet sur une surface sensible dans des conditions maitrisées.

          On a l'habitude de maîtriser les conditions dans lesquelles on reçoit cette lumière. C'est la maîtrise des paramètres Temps - Ouverture - Sensibilité.

          On a moins l'habitude de maitriser quelle lumière on reçoit : quantité, température, composition du spectre, etc.

          Les anciens du noir et blanc se souviennent des recherches de lumière dans toutes les photos qu'ils réalisaient. C'était le point crutial pour tous.
          Puis est venue la photographie en couleur. Et on a perdu l'habitude de photographier la lumière au profit de la couleur. A tel point qu'un vieux photographe me disait il y peu qu'il n'arrivait plus à faire de la photo en noir et blanc. Bien sûr, on a changé de registre.

          La lumière se décline en deux points :
          - la quantité : il faut beaucoup de lumière pour faire des photos, même si le numérique est moins gourmand que l'argentique. C'était les problèmes d'ISO ou d'ASA ou de DIN.
          - la qualité : les rayons perpendiculaires au photographe donnent du relief. Les rayons trop parallèles écrasent les détails.

          Définition la plus usuelle : clarté du soleil, jour

          Définitions plus scientifiques :
- flux de particules énergétiques, les photons émis par un corps porté à haute température, comme le Soleil ;
- ondes électromagnétiques visibles par l'oeil humain.

          Quelques particularités :
- la lumière se propage en ligne droite ;
- la vitesse de propagation de la lumière est voisine de 300 000 km/s ;
- suivant la longueur d'onde de l'onde électromagnétique, la lumière change de couleur ;
- la lumière blanche contient toutes les composantes des lumières colorées;
- rien ne dit que l'oeil d'une personne voit la même chose que l'oeil d'une autre personne;
- rien ne dit qu'un capteur voit la même lumière qu'un oeil humain.

          Sinon, la température de la lumière.

          Une remarque connue depuis la nuit des temps : un corps émet de la lumière quand il est chaud.
          Cette lumière est d'autant plus vive que la température du coprs est élévée.

          ---> D'où la notion de température de lumière.

          Cette température se mesure de degrés Kelvin.
          La lumière reçu du soleil a une température voisine de 5500 °K, ce qui est la température de référence.

          D'où les notions de :
- lumière froide , supérieure à 5500 °K , plutôt dans les bleus
- lumière chaude , inférieure 5500 ° K, plutôt dans les rouges.

          L'image qu'on a d'un objet vient de la lumière qu'il renvoie.
          Si cet objet est rouge, c'est qu'il renvoie la composante rouge de la lumière qu'il reçoit...
          ... à condition que la lumière qui l'éclaire contienne de la lumière rouge !

          Ci contre : deux tortues de la même famille (tortues imbriquées) :
- la première est photographiée à 25 m de fond (au Sec Pâté): la lumière solaire ne contient plus que ses composantes bleues
- la deuxième est photographiée à 1 m de fond (sur la plage de Malendure) : la lumière solaire est complète.

          La nature de la lumière reçue par le sujet est donc primordiale pour imaginer quelle lumière il va envoyer vers le capteur.

          « - Toujours avoir la lumière dans le dos ! »
          C'est ce que je me suis laissé dire il y a quelques semaines.

          Ma réponse : « - Toujours ... ou jamais ? »

          La seule chose qui soit déconseillée, c'est d'avoir la source de lumière pile en face de l'objectif. Ca casse les capteurs.
          Sinon, rien n'est obligé. seulement ce qu'on veut faire des ombres. (Tiens, c'est pas de la lumière, çà !)

          Ci-contre : un pied de vigne.
          A gauche, le soleil est derrière le photographe
          A droite, le soleil est en face du photographe.
          Quelle réponse : toujours ou jamais ?
          A moins que cela ne soit : selon...

          Corollaire incontournable :
- s'il y a de la lumière, il y a aussi des ombres !

          Et les ombres sont d'autant plus portées que la lumière est vive.

          D'où le travail de préparation d'une photo :
- utiliser la lumière ET
- utiliser les ombres.


          Tout en faisant attention à ne pas tomber sur les ombres parasites, dont la plus fréquente, ci-contre : celle-ci fait vraiment désordre !

          Lumière(s) naturelle(s) :
- une essentielle : le soleil. Mais, en fonction de l'heure, de la saison, de la couverture nuageuse, etc, cette lumière varie toujours en cours de journée, de saison.

          Lumières artificielles :
- emportable sur soi : le flash , quant il n'est pas intégré à l'appareil ;
- les lampes, spots, etc, utilisables « en studio »
- les aides : réflecteurs, de toutes sortes, depuis le simple carton jusqu'aux systèmes très complexes.

          Problème pas toujours simple : comment les mélanger.

          Depuis plusieurs décénies, nous avons pris l'habitude de photographier « en couleur » .
          En fait, nous avons perdu l'habitude de mesurer la lumière au profit de la couleur.

          Conséquence désastreuse : on ne sait plus faire des photos N&B !
          Il ne suffit pas de manipuler les fichiers sur Toshop ou autre bilevesée. On ne sait plus faire du N&B. Point !

          Si les logiciels de traitement ne savent pas fabriquer du N&B (bien qu'il y ait des très grands progès de faits), ils ont un immense pouvoir :
redonner de la lumière là où on n'a pas su en mettre.

          Soit parce qu'il n'y en avait pas assez.
          Soit parce qu'on s'est trompé de réglage.
          Soit parce qu'on veut embellir les choses.

          Toutes les raisons sont bonnes. Il suffit d'avoir les arguments pour les excuser.